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Shajar Al Durr, l’arbre de perles

Dernière mise à jour : 12 mai 2022

Le nom de Shajar Al Durr ne vous évoque peut-être rien. Pourtant, durant la septième croisade d’Egypte, elle était un personnage emblématique de la guerre, maîtresse de la ruse et de la stratégie mais aussi parfois de la cruauté. En effet, “l’arbre de perles” a combattu pour son pays au péril de sa vie.

“Jeune Orientale” de Léon Herbo (1851-1938)

Shajar Al Durr était une simple esclave. Son origine exacte reste floue mais plusieurs sources rapportent qu’elle était turque, arménienne, Bédouine Adyguéenne ou grecque. Une chose est sûre, si elle était esclave c’est parce qu'elle était chrétienne. Rappelons que nous sommes en pleine guerre des croisades entre l’empire musulman et l’empire chretien vers 1171.

C’est en Egypte que grandit Shajar Al Durr. Dans cette société, les hommes esclaves étaient souvent formés pour la guerre tandis que les femmes étaient concubines.

As-Salih Ayyub est l’héritier du trône après le décès de son père en 1238. En cherchant une épouse, il tombe sous le charme de Shajar Al Durr. Il admire non seulement sa beauté splendide mais aussi son intelligence remarquable. Ensemble le couple donne naissance à Khalil leur fils qui meurt 6 années plus tard. Après cela ils decident de se marier et Shajar Al Durr devient la femme du Sultan.

Le 22 novembre 1249, le sultan meurt à la suite d'une blessure de la guerre. Le trône devait normalement être attribué à Turanshah, le successeur légitime. Mais Shajar Al Durr s’y oppose. Elle dissimule alors la mort de son mari et prend le contrôle du pays en toute discrétion. A présent Sultane, elle décide de former 1 000 esclaves turcs pour la guerre contre l’invasion du roi Louis IX et ses troupes. Ses premières batailles sont couronnées de succès. Elle parvient même à retenir le roi de France en otage dans la ville d’Al Mansoura. Il est finalement libéré après remise d' une rançon de 400 000 livres. Elle repousse l’ennemi et met ainsi fin à la 7ème croisade.

La rumeur autour du décès du Sultan n’est plus dissimuable et Shajar Al Durr doit remettre le pouvoir à Turanshah. Opposée à cette idée, elle organise l’assasinat du successeur et s’empare des pouvoirs militaire et politique. Elle fonde la dynastie des mamelouks et devient la deuxième femme à siéger sur le trône d’Egypte après Cléopâtre.

Elle est très populaire si bien que son nom est affiché dans les mosquées et qu’un mausolée est construit en son honneur.


Mausolée de Shajar Al Durr au Caire

C’est d'ailleurs principalement grâce à cet édifice qu’on a pu retrouver l’histoire de Shajar Al Durr puisque très peu d'écrits sont restés d’elle.

Pourtant, la réalité la rattrape froidement. En tant que femme et surtout fille d’esclave sont règne est très mal perçu par les habitants mais aussi par le Calife de Bagdad. Une révolte est en train de s’organiser pour détrôner la Sultane. Pour apaiser les tensions, Shajar Al Durr se marie avec le mamelouk Aybek, ancien ami de As-Salih Ayyub. Pourtant Shajar Al Durr ne cède toujours pas le pouvoir même si sur le papier son mari est aux commandes. Son époux, furieux de se voir déshonoré de la sorte, prend une seconde épouse. Shajar Al Durr se sent trahie et organise le meurtre d’Aybek. L’affaire devient publique et elle est emprisonnée avant d'être battue à mort.




Cette histoire est touchante d’amour et de pouvoir sous fond de guerres de religion. Celle qui plaçait l’amour de son peuple au-dessus de tout, qui transforma l’Egypte en une grande puissance du Moyen Orient et qui ne recula jamais, connut une fin a l’image de sa propre cruauté.


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