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Durant plus de 700 ans, les samouraïs se sont imposés au Japon comme des guerriers au sang froid qui reçoivent une éducation stricte et sévère basée sur 7 codes fondamentaux: l'honneur, la loyauté, l'honnêteté, le courage, la bonté, le respect et la sincérité. Pourtant cela ne rendait pas les guerriers plus pacifiques ou indulgents, bien au contraire. Lors des batailles pour l'unification du Japon au 16ème siècle, il était courant de s'apercevoir de certaines barbaries monstrueuses comme décapiter son assaillant pour la montrer à son seigneur, symbole de victoire.
Même si l’art de la guerre paraît à première vue très masculin, il était aussi présent chez les femmes mais pour des raisons différentes. Alors que les hommes apprenaient toute leur vie à se battre sur le champ de bataille, les femmes, dites aussi Onna-bugeisha, se consacraient aux arts martiaux pour pouvoir défendre leurs biens et leur domaine en cas d'invasion. Parmi elles, Tomoe Gozen (巴御前) rêvait bien au delà des frontières de son foyer.
Tomoe serait née aux environs de l'an 1157 dans une famille de samouraïs. Elle est décrite telle une femme splendide, se conformant aux critères de beauté (les cheveux noirs lisses, la peau pâle et blanche, de grands yeux). Depuis sa plus tendre enfance, elle maîtrise les armes -en particulier l'arc et le Katana - sabre typique des samouraïs du Japon- à la perfection et ne craint ni les dieux ni les démons. Elle eu même droit à de nombreuses représentations comme dans le recueil de poésie Heike no Monogatari (平家の物語) qui retrace la fameuse guerre de Genpei entre les clans Minamoto et Taira pour le contrôle du Japon.
Mais alors pourquoi une telle reconnaissance? Et bien Tomoe Gozen a joué un rôle fondamental dans la guerre de Genpei. Elle combattait auprès de son clan Minamoto (源) contre les Taira qui étaient à l'époque les deux principaux clans se battant pour dominer la politique japonaise. Certains récits affirment même que Tomoe aurait tranché la tête de 7 samouraïs et fut parmi les 5 survivants sur 300 soldats lors d'une bataille contre 6000 guerriers. Yoshinaka, le commandant des troupes de Minamoto, épousa Tomoe Gozen et la nomma capitaine de l'armée.
Malheureusement cette bénédiction prit fin lors de la bataille d'Awazu en 1184. Durant ce terrible affrontement, Yoshinaka se rendit à l'évidence que les troupes adversaires prenaient de plus en plus d'avance sur les siennes. Mais avant de devoir se rendre, Yoshinaka ordonna à son amante de fuir le champ de bataille.
Ce que devint Tomoe reste aujourd'hui flou et les versions diffèrent. Certains mythes expliquent que Tomoe aurait refusé de fuir et serait morte auprès de Yoshinaka tandis que d'autres racontent qu'elle se serait suicidée de chagrin après la perte de son mari en se jetant du haut d'une falaise, emportant avec elle la tête décapitée du général.
Durant toute sa carrière Tomoe Gozen a choisi la voie de la difficulté, de la peur mais aussi de la force. Très respectée des japonais, elle est devenue un des piliers de l’époque des samouraïs bien quelle soit une femme. Comme quoi rien n’est impossible quand on est une femme déterminée.